Bangladesh : Une salle de prière pour les femmes issues des minorités religieuses à l’Université de Dhaka

Une résidence universitaire réservée aux femmes de l’Université de Dhaka au Bangladesh vient d’ouvrir une salle de prière pour les étudiantes appartenant aux minorités religieuses. Désormais, hindoues, bouddhistes et chrétiennes peuvent se rassembler pour prier dans un espace qui leur est dédié. 

Suite à des demandes répétées de la part d’étudiantes issues des minorités religieuses, une résidence universitaire réservée aux femmes de l’Université de Dhaka a inauguré une salle de prière le 11 juin dernier pour que chrétiennes, bouddhistes et hindoues aient un lieu où prier et se rencontrer.

Au Bangladesh, la religion principale est l’islam, elle est pratiquée par près de 90% des 171,5 millions d’habitants du pays. Selon l’ONG Portes Ouvertes, il y a 1,1 millions de chrétiens.

Si les musulmans ont accès à des lieux dédiés pour pratiquer leur religion dans les universités, jusqu’à présent rien n’était mis à disposition des étudiants d’autres confessions.

AsiaNews rapporte qu’il s’agit d’une première étape, puisque d’autres salles de prière accessibles pour toutes les religions, vont être mises en place dans d’autres bâtiments de la faculté. Une initiative saluée par les étudiants comme par les professeurs.

La professeur Lafifa Jamal rappelle qu’une « université est un lieu non communautaire, où les étudiants de toutes les religions ont des droits égaux ». Elle ajoute que cette salle de prière est une « bonne décision » et affirme s’attendre à ce que d’autres universités s’inspirent de cette initiative.

Selon Sujana Gomes, étudiante chrétienne, il s’agit d’une « grande réussite ». « Beaucoup de nos étudiants seniors n’ont pas eu cette opportunité », souligne-t-elle.

UCA News rapporte les propos d’une étudiante en commerce de confession catholique, Catherine Labanya Das. Elle se réjouit de la mise en place de cette salle de prière même si elle estime que cela arrive « un peu tard ».

La jeune femme de 24 ans espère que l’université ira plus loin dans les années à venir et autorisera également des lieux de culte d’autres religions sur le campus.

C’est également le souhait du père Rozario, interrogé par UCA News il  déclaré :

« Nous pourrions à l’avenir voir des églises pour les chrétiens, des temples pour les hindous et les bouddhistes à l’intérieur des universités. »

Camille Westphal Perrier